Jean-Jacques SIRY a alors pris la parole pour présenter l’action de notre association prévue ce soir, l’élévation de « Sentinelles de la Paix ».
La démarche de notre association, initiée à l’origine par Alain Mila, artiste land Art, est basée, mais de manière non exclusive, sur l’élévation de « sentinelles », geste symbolique de paix. Ce geste puise ses sources dans la démarche Land Art, l’art étant bien une médiation universelle, et relève de la notion de « performance artistique ». Dans notre démarche, la performance se construit en réalisant une idée (celle de la Paix) par un geste (celui de poser des pierres au lieu de les jeter).
Dans le contexte de cette cérémonie mémorielle, le tas de pierres mis à la disposition du public peut être vu comme les ruines conséquences des destructions de toutes les guerres et en particulier des deux bombardements atomiques. En «élevant» des «Sentinelles de la paix», en utilisant les pierres de ce tas de «ruines», les personnes s’engagent dans une reconstruction symbolique des bâtiments détruits mais surtout inscrivent cet acte dans une démarche et un engagement pour la paix.
Mais ce sont aussi et surtout de trop nombreuses précieuses vies, en particulier civiles, qui ont été anéanties. La démarche «d’élever» des Sentinelles ou de les «relever», car une Sentinelle de la Paix est fragile dans le temps, peut être vue de manière symbolique comme la volonté d’honorer la mémoire des victimes de toutes les guerres et en particulier des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, mais aussi, autour de cet arbre bien particulier, d’assurer la relève des Hibakusha, ces témoins directs des seuls bombardements atomiques de l’histoire humaine.
En conclusion de son intervention, Jean-Jacques SIRY a lu la fin d’un poème écrit par un Hibakusha âgé de 10 ans au moment du bombardement puis a invité les participants qui le souhaitaient à élever des Sentinelles de la Paix.
Un groupe de musiciens gitans, Los Kemados Gipsy, a accompagné ce moment de la cérémonie en reprenant la chanson de John Lennon «Imagine». À ce sujet, il nous semble utile de rappeler que la communauté tzigane a payé un très lourd tribut, dans toute l’europe, lors de la deuxième guerre mondiale (Le génocide oublié des Tziganes).